Mirror Mirror de Cara Delevingne & Rowan Coleman [SP#27]

J’ai craqué pour ce titre par curiosité, je ne suis pas spécialement fan de Cara Delevigne mais je me demandais quand même si son roman pouvait être chouette, si en plus d’être mannequin et actrice elle était aussi romancière. Mais quand j’ai vu passer tout un tas de chronique pas franchement convaincues, ma curiosité s’est un peu envolée et en commençant le roman je m’attendais plus à un bousin qu’à un coup de cœur. Alors certes ce n’est ni l’un ni l’autre mais j’ai quand même été agréablement surprise! Par contre je tiens à signaler la présence d’une co-auteure, Rowan Coleman, car elle est un peu passée à la trappe dans la plupart des articles que j’ai lu alors que je pense qu’elle a quand même eu un gros rôle dans l’écriture, peut-être que Cara est vraiment très douée mais je pense que s’il y a un autre nom sur la couverture ce n’est pas pour rien! En tous cas je remercie Hachette et NetGalley pour cette lecture. Mirror Mirror c’est le nom du groupe de Red, Léo, Rose et Naomi. Tout se passe très bien pour eux jusqu’au jour ou Naomi disparaît pendant plusieurs semaines et est retrouvée dans un état très critique dont les médecins ne savent pas si elle va sortir. Ses trois amis cherchent alors à découvrir ce qui lui est arrivé.

A ma grande surprise j’ai vraiment trouvé pas mal de points positifs dans ce livre! Mais il y a aussi des points négatifs. L’écriture n’est pas renversante, même si j’ai bien aimé lire Mirror Mirror, l’auteure n’a pas encore de « plume ». Je n’ai pas eu de remords à sauter des paragraphes de descriptions qui n’apportaient pas grand chose et j’avoue que le premier quart du roman ne m’a pas de suite emballé. Ensuite, si j’ai adoré le roman dans son aspect « chronique de la jeunesse » je trouve que malheureusement on est parfois dans l’excès, le roman a un petit côté thriller certes mais en fait les quatre adolescents ont tous des problèmes plus gros qu’eux et ça devient un peu trop à la longue, du coup on sent une distance car c’est un roman qui se veut réaliste mais qui sonne parfois un peu faux.

Autre chose, les romans et/ou séries où les personnages passent leur temps à dire que « les flics s’en foutent » me fatiguent. Le plus bel exemple de ce problème était Pretty Little Liar et Mirror, Mirror a un peu le même défaut. Les personnages sont toujours de plus en plus dans la merde et en danger et refusent de contacter la police, mais pourquoi? La justice n’est pas parfaite c’est vrai, mais si on pousse les jeunes a ne pas croire en la justice et à ne compter que sur eux-mêmes et bien un jour il n’y aura plus du tout de justice. Ce jour là je pense bien qu’on sera bien dans la mouise. Ça me fait penser au graffitis « A.C.A.B. » dont j’ai découvert le sens récemment « All cops are bastards » ou « Tous les flics sont des pourris » en VF. Oui, il y a des flics pourris ou pas très compréhensifs, mais dire ça amène exactement au même problème que dire que tous les musulmans sont des terroristes, c’est une généralisation qui n’a pas de sens et  c’est une belle connerie! Dernier point négatif, il y a un gros twist à la fin et j’avoue l’avoir vu venir un peu gros comme une évidence parce que c’est bien connu, les détails ne sont jamais là pour rien et un.e auteur.e s’embête rarement à créer un personnage juste pour dire qu’il est sympa.

Sinon du côté positif, et bien ma foi, l’intrigue de l’histoire n’est pas trop mal ficelée et je m’y suis laissée prendre! J’ai beaucoup aimé les personnages, surtout Red qui nous narre toute l’histoire. Par contre il y a une grosse révélation sur Red au cours du roman et si j’ai carrément été surprise, j’avoue que je ne sais pas encore trop quoi en penser. Est-ce une idée de génie ou un truc un peu too much? A vous de voir! Par contre j’ai un peu moins accroché à Rose qui est assez tête à claque, ego-centrée et même parfois carrément excessive! Et j’aurais pu apprécier Léo si seulement son personnage était un peu plus développé, mais finalement c’est juste la « belle gueule taciturne avec plein d’emmerdes » du roman. Dans l’ensemble j’ai quand même trouvé que les personnages avaient une belle profondeur et reflétaient bien les difficultés qu’on traverse à l’adolescence.

Au final j’en attendais tellement peu que j’ai été agréablement surprise! Par contre attention, certains sujets abordés ne sont pas joyeux joyeux, notamment autour du sexe et du viol et ce n’est pas un roman pour les ados les plus jeunes, on est plus sur du 16 ans et plus. Et même si j’ai bien aimé, je pense que je préfère vous recommander un livre comme Le Grand Saut de Florence Hinckel qui reflète avec beaucoup moins de drama la réalité de l’adolescence.

Qui a aussi eu la curiosité de lire ce premier livre de Cara Delevigne? Qui a carrément fui en courant vers la direction opposée?

Des bisous et à bientôt! 

19 réflexions sur “Mirror Mirror de Cara Delevingne & Rowan Coleman [SP#27]

  1. Je partage à 100% ton avis.
    C’est drôle, je me suis fait les mêmes remarques (pourquoi ne pas contacter la police???, le style, Rose, tous les problèmes du monde qui tombent sur la tête des 4 ados…)
    La révélation sur Red, je ne l’ai pas vu venir non plus et je suis aussi revenue en arrière pour voir si j’avais raté quelque chose 🙂 Je trouve que c’est très bien car la déduction qu’on fait au début se pose sur des indices « stéréotypés » (attirance, coupe de cheveu,…) et du coup, on se remet un peu en cause.
    Je trouve ça vraiment dommage que certaines chroniques révèlent cet élément d’ailleurs, c’est un des éléments les mieux construit pour moi.
    Le twist final, je ne vois pas comment on peut ne pas le deviner, c’est vraiment trop évident (manque que les spotlights avec coupable sur sa tête).
    Mais j’ai tout de même plutôt apprécié ma lecture, c’est pas mal!
    Super chronique en tout cas 🙂

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  2. Pingback: Bilan de Novembre | La tête en claire

  3. Ca va finalement ça s’est pas trop mal passé ta lecture!
    En parlant du « ACAB », je suis bien d’accord avec toi. J’ai quelques connaissances qui sont à fond dans ce mouvement et je le trouve, comme toi, fort extrémiste. On balance à tout va qu’il ne faut pas faire d’amalgames or c’est le parfait exemple… La mère d’une amie est flic, elle-même se plaint du fonctionnement de certains et c’est justement pour ça qu’elle est entrée dans la police, pour essayer de faire pencher la balance du côté positif. On fait vraiment des raccourcis pour tout maintenant : tous les mecs sont des connards, toutes les meufs des salopes, tous les flics des bâtards, tous les musulmans des terroristes, heu ça va à un moment? :’)
    Bon, bref, très belle chronique! 😀

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